samedi 29 mai 2010

Le Centre Rouge


D’un coup d’avion, nous avons rejoint Alice Springs. Cette fois nous avons vraiment quitté l’Australie des plages pour l’Outback. Ici, c’est l’Australie des Aborigènes, des mines d’or et d’opale, et des fermiers barbus aux chapeaux de Crocodile Dundee. Nous avons loué un nouveau van (minable) qui fait pâle figure face à la démesure mécanique qui règne sur les pistes du bush !












Nous avons commencé par visiter les Macdonnell Ranges, chaîne de montagnes, à l’Ouest d’Alice Springs, succession de gorges et de canyons creusant des falaises orange. En cette fin de saison des pluies, la vie foisonne autour des trous d’eau.







De là, il faut plus de 400 km pour rejoindre Uluru (Ayers Rock) plus au sud. Uluru, c’est ce fameux rocher sacré rouge, posé en plein milieu du désert













On peut dire qu’on a été très impressionné par ce bijou géologique. Sa taille tout d’abord est pharaonique, il surgit du désert bien longtemps avant qu’on ne l’atteigne vraiment et on se sent minuscule une fois à ses pieds. Ses couleurs ensuite, changent au fil de la journée passant du rouge sanguin à l’orange vif au crépuscule. Ses formes façonnées par le vent et la pluie, douces et abruptes le font ressembler à une bête endormie. Sa surface ressemble à des écailles… C’est un monument !










A quelques dizaines de kilomètres de là se trouvent les Kata Tjuta, petites sœurs d’Uluru. Toutes aussi magnifiques. On chemine entre les gigantesques dômes orange et les eucalyptus en écoutant les cris des perroquets dans la Valley of Winds. On est loin de tout. Ça pousse au mysticisme !



















Pour parfaire la liste des monuments du désert, on ne pouvait pas manquer Kings Canyon. Encore une merveille géologique de parois verticales suspendues au dessus des eucalyptus. L’eau a creusé cette faille dans la roche sédimentaire et reste tapie dans quelques jolies piscines au fond du canyon.








Les Aborigènes sont ici plus présents que dans le reste des territoires que nous avions traversé jusqu’à maintenant. L’Australie est peuplée depuis environ 60 000 ans par ces hommes probablement venus à pied de la Papouasie Nouvelle Guinée. A l’arrivée des premiers Européens, le territoire comptait 1 millions d’Aborigènes regroupés en communautés parlant plus de 250 dialectes différents. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 450 000 (sur 21 Millions d’habitants) majoritairement repoussés loin des côtes dans des réserves. On peut dire que la cohabitation avec l’envahisseur a été pour le moins difficile : expropriés de leurs terres, chassés, exploités, humiliés, assimilés par la force… Longtemps, les Aborigènes n’étaient même pas pris en compte dans les recensements de population, leur droit de vote ne remonte qu’à 1967 ! C’est difficile pour nous d’avoir un avis objectif de la situation. Il semble que beaucoup soit fait pour réhabiliter la culture Aborigène, mais l’existence d’une prohibition stricte sur les terres aborigènes ou la distribution d’une essence « non sniffable » ne donnent pas une image reluisante des communautés…
Pourtant on s’aperçoit aujourd’hui que la gestion du bush de ces « chasseurs cueilleurs » était plus intelligente que l’agriculture intensive apportée par les Européens sur les sols fragiles du continent. Par exemple, la technique du brulis sélectif en mosaïque est maintenant reprise par les Rangers dans les parcs et sur les exploitations privées.
Les croyances aborigènes sont intimement liées à la Terre. Le Dreaming est le concept sur lequel repose toute la spiritualité aborigène. Il n’existe pas de notion de temporalité. Il se fonde sur la survivance des esprits qui peuplait la terre au temps de la création. Prenant toutes sortes d’apparence et ayant un comportement humain, ils ont créé l’ensemble des éléments du monde naturel. Au présent, chaque individu est lié à l’âme d’un Ancêtre, aux mythes qui l’entourent et aux sites sacrés qui lui sont liés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire