jeudi 23 septembre 2010

Kathmandu


Tout juste arrivés au Népal, nous avons trouvé un guide pour partir 3 semaines dans les Annapurnas, avec le projet d’enchainer le tour des Annapurnas avec le Sanctuaire. Ce sont des parcours mythiques aux pieds de sommets qui culminent à 8000m, classiques pour les randonneurs du monde entier, ils nous font rêver depuis longtemps…
Encore une fois, le blog va prendre du retard, mais on vous promet de belles photos à notre retour.

Hong Kong

Nous avons passé quelques jours à Hong Kong en pleine alerte cyclonique … autant vous dire qu’il a plu ! Mais heureusement, le typhon ne s’est pas approché des côtes.
Ces îlots sont devenus britanniques à la moitié du XIXème siècle suite aux Guerres de l’Opium menées par la Couronne sur les côtes chinoises. Rétrocédée à la Chine en 1997, Hong Kong est aujourd’hui le paradis du high- tech, du luxe et du shopping. On s’est senti un peu en décalage avec nos vêtements en bout de route et notre look de tourdumondistes.















Quoi qu’il en soit, cette ville est particulièrement impressionnante par son fourmillement incessant.

lundi 20 septembre 2010

J-30

Ce n'est pas encore la fin mais le retour approche...
Après avoir gouté des bières du monde entier, on vous propose un apéro autour d'une bière portugaise dans notre bar préféré, à notre retour, le mardi 19 Octobre à partir de 19h.

L'adresse : "Retour@Sorbier" 8 rue Sorbier, Paris 20ème.

Trajet en Birmanie

samedi 18 septembre 2010

Coupés du reste du monde

Nous nous sommes posé beaucoup de questions avant d’envisager ce séjour en Birmanie. Pour résumer, est-ce que visiter le Myanmar signifiait cautionner la junte et lui fournir un stock de devises ou bien est-ce que se rendre sur place permettrait de rencontrer une population isolée du reste du monde et de percevoir la réalité quotidienne sous la dictature ?
Nous avons choisi d’aller voir … et nous n’avons pas regretté notre choix.
Au-delà des paysages magnifiques aux plaines ponctuées de pagodes, nous avons découvert un pays resté à l’écart du monde où les droits de l’homme sont piétinés, où les inégalités sont criantes … mais aussi où la population a une envie irrépressible de communiquer avec l’extérieur.
Dans cet article unique que nous postons de Bangkok (puisque que l’accès à notre blog était censuré) nous vous montrons de jolis paysages mais nous voulons aussi parler des gens que nous avons rencontrées car ce sont eux qui nous ont marqués et c’est à eux que nous avons promis de ne pas oublier.


Notre première surprise est à l’arrivée à Yangon où nous apprenons que la délivrance des visas à l’arrivée, mise en place cette année pour favoriser le tourisme, est suspendue à l’approche des élections en novembre ! Ça promet… Nous découvrons rapidement une ville laissée à l’abandon où les moussons successives ont laissé leurs traces profondes sur les bâtiments coloniaux de la couronne britannique. Yangon n’est plus la capitale du pays depuis 2005, date à laquelle les Généraux ont préféré établir une nouvelle capitale en pleine jungle à Nay Pyi Taw au centre du pays, mais elle reste la plus grande ville du pays. Les gens circulent à pied, dans d’antiques taxis japonais ou dans d’indescriptibles bus. Dans la cohue, les Birmans nous arrêtent régulièrement pour nous dire quelques mots d’anglais ou pour nous guider ; tous nous sourient.



Nous visitons, bien sûr, l’immensément vénérée Shwedagon Paya, toute d’or et de pierres précieuses recouverte, abritant dit-on des cheveux de Bouddhas. La ferveur est palpable partout.














Ce que nous remarquons pour la première fois à Yangon est la noirceur de la nuit. L’éclairage public est pour ainsi dire inexistant. Les installations pourraient être qualifiées d’imaginatives et les coupures sont fréquentes. On nous explique que l’électricité du pays est destinée en priorité à la nouvelle capitale : personne n’y habite mais ça brille et c’est climatisé !



Nous filons à Mandalay, ultime capitale royale. Le palais royal a été détruit pendant la seconde guerre mondiale et reconstruit grâce aux travaux forcés. Il est donc de bon ton d’en boycotter la visite. Par contre, les environs de la ville sont riches en pagodes de toutes sortes, construites aux environs des anciennes capitales successives, et en monastères très actifs.





Mandalay est pour nous l’occasion d’une rencontre marquante avec un trishaw (conducteur de cyclo-pousse local) dont on taira le nom et dont vous ne verrez pas les photos. Pendant trois jours, nous avons exploré les environs en vélo en sa compagnie. Au fil des discussions, nos conversations banales ont pris un tour plus sérieux. Les visites dans les pagodes se sont écourtées au profit de longues pauses dans les « tea-houses ». Ces établissements sont de véritables institutions en Birmanie. Dans un pays où le droit de réunion ou d’association est interdit, où radios libres et journaux satiriques ne sont pas du goût du pouvoir, les tea-houses permettent d’échanger autour d’un thé au lait (franchement pas génial) qu’on fait durer toute la journée. C’est dans ces endroits que notre trishaw nous a le plus parlé, en anglais, d’une voix souvent à peine audible, après s’être assuré que nous ne serions pas écoutés. A 51 ans, il avait 3 ans au moment du coup d’état en 1962. La junte l’a exproprié au début des années 1980, suites aux révoltes de 1988, l’imprimerie dans laquelle il travaillait a fermé (ils imprimaient des journaux clandestins…). Après plusieurs petits boulots, il est maintenant trishaw, situation plus que précaire. Un séjour de quelques mois au monastère lui a permis d’apprendre l’anglais. Avec lui, nous avons évoqué la difficulté de circuler dans son propre pays et l’impossibilité d’en sortir, la censure et l’espionnage, le drame du cyclone Nargis, la mainmise des Chinois dans l’économie locale, la corruption du gouvernement et de l’ensemble des rares services publiques, le musèlement de l’opposition, la propagande, le trafic d’opium organisé par les militaires… Nous avons aussi parlé des élections prochaines dont il n’attend aucun changement. Il nous a guidés pendant ces trois jours en nous expliquant, souvent avec beaucoup d’humour, les différents aspects de la vie quotidienne en Birmanie. A l’inverse il nous a questionnés sur la vie en France. A 51 ans, il sait qu’il ne sortira jamais de son pays mais son rêve serait de savoir utiliser internet (même si la plupart des sites sont censurés). Le dernier soir, autour d’une bière (brasserie gouvernementale bien sûr !), il a franchement ri quand nous avons trinqué ensemble aux élections et au « nouveau gouvernement ». Plus que n’importe quel article de journal, c’est lui qui nous a fait toucher du doigt la réalité consternante de son pays.



































A Mandalay encore, nous avons assisté au spectacle des « Moustache Brothers ». Cette fois, il faut les nommer et les montrer, la publicité internationale étant leur seule chance de continuer à exister. Cette famille de comédiens depuis trois générations dénonce ouvertement la junte depuis 30 ans dans un spectacle mêlant danse traditionnelle et critique satirique. Cela leur a valu à chacun plusieurs séjours en prison et de nombreuses années de travaux forcés à casser des cailloux. Aujourd’hui leur spectacle n’est toléré qu’en anglais dans le rez-de-chaussée exigu de leur maison, où les murs sont recouverts de photos d’Aung San Suu Kyi (ce qui formellement interdit dans le pays, de même que simplement prononcer son nom).












C’est à Mandalay enfin que l’on perçoit le mieux l’importance des moines pour la société civile. Dans le Bouddhisme Theravada chaque famille se doit d’envoyer ses fils étudier la religion dans un monastère de quelques mois à quelques années. Les moines font vœu de pauvreté, ne possédant pas beaucoup plus que leurs vêtements et le bol à offrandes, et vivant des offrandes de la population. Les offrandes sont vitales pour les moines mais sont aussi considérées comme un honneur pour la population, cette action leur permettant d’acquérir du mérite. Certains monastères regroupent plus d’un millier de moines, souvent plutôt jeunes, loin d’être coupé du monde et même en rapport étroit avec la population. Contrairement à ce que nous avions vu dans le reste de l’Asie du Sud-est, ici, les moines nous abordent spontanément pour discuter. Et même si depuis les manifestations sanglantes de 2007 les moines ont été dispersés, sortis des villes et placés sous étroite surveillance, on a du mal à imaginer qu’il ne se passe rien dans les monastères…






























La plaine de Bagan, que nous avons sillonnée en vélo, est réellement impressionnante. Le site compte quelques 4000 temples contemporains d’Angkor. Le panorama sur l’ensemble de ces constructions en briques éparpillées au milieu des champs est particulièrement spectaculaire du sommet des temples.





























































A plusieurs reprises, nous sommes étonnés d’entendre les écoliers réciter la leçon le weekend. On comprend rapidement qu’avec un salaire mensuel de moins de 50$, un prof peut difficilement vivre décemment. Les cours réguliers sont donc négligés au profit des cours privés du soir et du weekend … pour ceux qui peuvent payer. C’est comme ça que nous rencontrons Yelena qui nous a servi de guide à Bagan. A 11 ans elle parle très correctement l’anglais et vend des cartes postales autour des temples. Contrairement à ses copines, elle ne va pas à l’école le weekend…



















La dernière étape de notre périple était le Lac Inle situé dans les montagnes du Nord-Est. Ce lac d’altitude est le point de rencontre des nombreuses ethnies de la région qui viennent en bateau vendre leurs produits dans des marchés colorés. L’étonnante spécialité du lac est la culture de la tomate dans des jardins flottants construits sur des bambous.






















































Mais ce qui donne son goût si particuliers au voyage, ce sont aussi toutes les petites choses du quotidien difficiles à raconter. En Birmanie, ce sont toutes les petites choses qui démontrent que la population est coupée du reste du monde. Ici par exemple, il est impensable d’utiliser sa carte de crédit.


Les US dollars (état parfaitement neuf s’il vous plaît sinon ce n’est même pas la peine d’essayer) s’échangent dans la rue contre la monnaie locale (souvent des billets déchirés et scotchés !). Pour 1 dollar US on obtient un peu moins de 1000 kyats qui constituent le plus gros des billets birmans : on se retrouve vite avec des valises de billets de banque. On circule sur des routes à faire peur. Il faut dire que tout est fait à la main… en partie grâce aux travaux forcés. Les cailloux sont portés à dos d’hommes, cassés à la pioche, tassés à la pelle… forcément ça ne peut pas être nickel. La seule route digne de ce nom est celle qui mène à la capitale.
Plus que partout ailleurs circulent sur les routes toutes sortes d’engins issus de la récupération et de l’ingéniosité des conducteurs : à côté de quelques très vieux bus chinois ou japonais et de beaucoup de charrettes à bœufs, on trouve d’incroyables camions de fabrication artisanale et de très vieux pick-up dont la carrosserie ne tient plus que par la peinture et où l’on s’entasse jusque sur le toit ! Depuis quelques années seulement, les Chinois importent des mobylettes d’occasion, nouveau prétexte à des licences gouvernementales exorbitantes.

Dans les bus de nuit considérés comme luxueux, la climatisation réglée au maximum oblige tout le monde à voyager avec son bonnet. On regarde des clips de karaoké birmans ou des téléfilms de production locale... et on descend régulièrement du bus au milieu de nulle part pour des contrôles d’identité.





Même si notre parcours en Birmanie a suivi l’itinéraire des quatre grands classiques, nous nous retrouvons facilement complètement hors des sentiers battus et nous ne croisons que très peu de touristes : fin de la saison des pluies ou veille d’élections ? En tout cas, gens expriment facilement leur inquiétude à l’approche des élections. De retour dans notre vieille démocratie, nous suivrons les informations avec une oreille attentive…