mercredi 31 mars 2010

Marquises, Terres des hommes

L’archipel des Marquises regroupe les îles les plus septentrionales de la Polynésie française, à 1400 km de Tahiti. Ici, fini le lagon, la forêt tropicale tombe dans le bleu profond de l’océan, les falaises volcaniques se heurtent à la houle du Pacifique.










Nous avons passé quelques jours sur Hiva Oa, l’île élue par Paul Gauguin puis Jacques Brel à la fin de leurs vies… Et on est tombé d’accord avec ces grands esprits : c’est un lieu où il est facile d’imager poser ses valises.




Tania, à la Pension Kanahau, s’est occupée de nous comme une maman pendant 5 jours, en organisant, avec une énergie débordante, notre séjour sur l’île. Elle nous parle de Jacques (Brel bien sûr) au présent et raconte son arrivée discrète sur l’île comme si c’était hier, elle nous explique comment Koké (Paul Gauguin) a choisi sa jeune femme.



Paco aussi nous a fait une forte impression. Marquisien et ancien para, il nous a emmené à la pêche. C’est le genre de type qui, a Koh Lanta, serait capable d’ouvrir une pension de famille au bout de 10 jours… On peut vous dire qu’on a obéi quand il nous a prévenu de nous tenir à carreau sur son bateau si l’on ne voulait pas servir d’appât pour les requins ! L’ambiance s’est détendue après la première prise : un mahi mahi de bonne taille (pour Fred) … mais qui n’a pas impressionné notre capitaine, pêcheur d’espadon de 300kg !






















Le reste de la journée a été consacrée à l’exploration de la côte sud de Hiva Oa et de l’île voisine Tahuata. Là, il faut imaginer les plages désertes de sables blanc, les campements sous les cocotiers avec source d’eau douce et fruits à portée de la main, les villages perdus aux pieds des falaises verdoyantes. Et quand, pour le pique-nique, Paco nous a sorti la glacière avec les bières, la bouteille de rouge, le camembert et les sandwichs aux rillettes… on aurait été de capables de signer pour toute une vie au paradis !

































































Les Marquises sont aussi le centre historique de toute la Polynésie. L’hypothèse aujourd’hui admise est celle d’un peuplement polynésien de la Micronésie vers les Marquises, à partir desquelles des groupes se seraient dispersés vers les Tuamotus et les îles de la Société puis Hawaï, l’Ile de Pâques et enfin la Nouvelle Zélande. Autant dire que leurs qualités de navigateurs étaient hors du commun. La tradition orale enseignait la navigation guidée par les étoiles, les oiseaux, les courants et la forme des vagues.
L’île d’Hiva Oa regorge de sites archéologiques, probablement les plus grands et les plus riches de Polynésie. On trouve ici de grands monolithes sculptés aux formes humaines : les tikis. Leur signification reste parfois obscure mais il semble établi que certain d’entre eux recevaient des sacrifices humains. Les marquisiens avaient la réputation d’être anthropophages.















Fakarava

Nous avons rapidement quitté Tahiti pour les Tuamotu. L’archipel se compose de dizaines d’atolls à fleur d’eau, délimitant des lagons aux eaux turquoise…
Le survol en avion de cette succession d’anneaux de corail est époustouflant. Après une rapide escale à Rangiroa, nous avons atterri pour quelques jours à Fakarava. Outre la perliculture, les Tuamotu sont célèbres pour leurs eaux poissonneuses qui font le bonheur des pêcheurs et des plongeurs.



Nous n’avons pas été déçus. Les passes regorgent de poissons tropicaux colorés mais aussi de thons, de barracudas et de requins (pointe blanche, requin nourrice, requin gris). Les plongées qui font la renommée des Tuamotu sont les plongées dérivantes, dans le courant rentrant dans le lagon. La visibilité est alors exceptionnelle. Il suffit de se laisser porter par le courant en regardant défiler le paysage de corail. Nous avons impressionné par la densité de poissons : ici, l’expression « mur de requins » prend tout son sens…








Malheureusement, sans boitier étanche pour l’appareil photo, il faudra vous contenter des photos de surface !