jeudi 22 juillet 2010

En remontant le fleuve

Nous avons quitté Kuching pour nous enfoncer dans la jungle, en remontant le fleuve Batang Rajang. Ici, on est loin des barges qui se trainent sur l’Amazone, la norme est aux speedboats : impressionnants engins fuselés de 3000 chevaux, filant sur le fleuve, entre les troncs flottants, à plus de 40 nœuds. Jusqu’à Kapit, les berges portent les stigmates de l’exploitation forestière intensive : nombreuses scieries, péniches chargées de bois, larges trouées dans la forêt.






























A Kapit nous avons trouvé un guide de la tribu Iban pour nous amener découvrir une « longhouse » et y passer la nuit. Les longhouses sont les maisons communautaires traditionnelles de cette partie de Bornéo. Construites tout en longueur, elles hébergent jusqu’à 50 familles. Le terme « long » ne fait pas référence à la taille de la maison mais se traduit par une idée de convergence. On distingue une partie avant commune, lieu de vie, de rencontre et de travail, et une partie privative où chaque famille possède un logement privatif. Généralement, les familles ont un lien de parenté ; un chef est élu pour les décisions importantes.






























Les Ibans ont longtemps été des chasseurs de têtes. Même si cette pratique est officiellement arrêtée, les têtes, chargées d’un puissant pouvoir, sont toujours exposées devant les portes d’entrée. Les hommes arborent d’impressionnants tatouages et ne se séparent jamais de leur machette… ce qui crée son petit effet.
























Nous avons été reçus comme à la maison et dégusté les spécialités de la jungle (python, poulet cuit dans le bambou, pousses de fougères et cochon sauvage) arrosées de vin de riz artisanal. Ne parlant pas un mot d’Iban, nous nous sommes contentés du langage des signes. Les cartes postales de la maison (Sainte-Suzanne, le Cap Sicié et les Embiez) ont créé notre petit succès et sont passées entre toutes les mains à l’heure du thé.





















Nous avons poursuivi la remontée jusqu’à Belaga, petit ville endormie où les 4x4 de luxe des forestiers côtoient les plus traditionnels des natifs. Cette portion de la rivière est connue pour les rapides de Pelagus, franchissables uniquement lorsque l’eau est suffisamment haute. Le passage ne dure que 10 minutes, mais, sur le toit d’un speedboat lancé à pleine puissance, on est quand même soulagé quand enfin le flot se calme.







3 commentaires:

  1. Comme le monde est grand ! et comme ma carte de Bornéo est petite... j'ai mis du temps à repérer Kapit sur Batang Rajang. Vous êtes bien loin et c'est très dépaysant. Merci pour ce blog magnifique. M-A.

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  2. Bonjour Pascale & Fred,
    On ne se connaît pas mais votre blog est une vraie source d'escapade et d'idées pour nous. Nous n'avons jamais entrepris un tel voyage mais tentons de découvrir un peu le monde (Inde, Java, Bali, Argentine, NY...)
    Dans une semaine nous partons un mois à Bornéo, inspirés de vos conseils. Nous cherchons le nom d'un guide pour les Ibans et votre récit semble correspondre à ce que l'on cherche. Pouvez-vous nous donner son nom et tarifs?
    Nous suivons vos traces, peut-être vont-elles se croiser un jour...
    Bon voyage et merci,
    Claire & Philippe de Lille

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  3. pour Claire et Philippe de Lille
    nous trouvons votre message au retour d'un trek au Laos.
    nous sommes ravis d'interesser d'autres personnes que nos grands-meres...
    nous avions trouve un guide a Kapit qui est reference dans plusieurs guides dont le Lonely : Joshua (nous n'avons plus le numero de portable). l'experience etait franchement interessante grace aux habitants de la longhouse... par contre ce guide s'est contente de gerer le transport (pour une somme exageree). si c'etait a refaire, on organiserait directement le transport (45min de bus) pour laisser tout notre argent a la longhouse, sans intermediaire.
    bon voyage !
    donnez des nouvelles !

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