Rapa Nui

C’était un rêve pour nous d’aller un jour sur cette île mythique. On peut même dire que l’île de Pâques est à l’origine de notre idée de tour du monde. Nous n’avons pas été déçus : la réalité est à la hauteur de la légende…
L’île est un des lieux habités par l’homme les plus isolés de la planète. Le Chili est à 3700km et Tahiti à 4000km. L’île est administrativement chilienne mais géographiquement et culturellement polynésienne. On compte environs 4000 résidents sur l’île (auxquels s’ajoutent les 40 000 touristes annuels). La liaison aérienne est assurée depuis 1967 ... depuis la construction, par la NASA, d'une piste d'atterrissage d'urgence pour les navettes spatiales !
L’histoire du peuple Rapa Nui reste encore obscure et débattue. Il semble que l’île est été peuplée par des navigateurs polynésiens en provenance des Marquises entre 400 et 600 de notre ère. Le début de la construction des Moais remonteraient à l’an 800. Plus de 600 statues couvrent l’île, de différents styles et de différentes périodes. Les Moais étaient taillés dans la roche volcanique du volcan Rano Raraku, d’abord horizontalement avant d’être redressés pour les finitions. C’est dans ces positions qu’on les trouve, inachevés, dans la carrière abandonnée sur les flans du volcan. Ils étaient ensuite transportés couchés vers le rivage où sont la majorité des sites, probablement glissés sur des troncs d’arbres (même si l’utilisation de forces magnétiques ou de pouvoirs extra terrestres n’est pas complètement exclue…). Les chapeaux, taillés dans la pierre d’un autre volcan, étaient assemblés ensuite. On ne sait pas très bien ce que représentaient ces figures, probablement d’illustres personnages locaux élevés au rang de divinité. Les Moais étaient disposés, seul ou en groupe, sur des plates-formes surélevées, tournés dos à la mer. Inspirés du même modèle, ils sont tous subtilement différents. On est fasciné par leurs lignes.













Au moment de la découverte par les Occidentaux (le hollandais Jakob Roggeveen, le dimanche de Pâques de 1722) l’île traverse une période de troubles : probablement l’association de désastres écologiques secondaires à la déforestation massive de l’île, de surpopulation, de luttes claniques et de la faillite des croyances. Les Moais sont abandonnés et jetés à terre. L’époque voit l’émergence d’un nouveau culte autour de l’homme-oiseau. Chaque année, au moment de l’arrivée des oiseaux migrateurs, une compétition était organisée qui voyait s’affronter les représentants de chaque chef de clan, pour déterminer celui qui règnerait sur les ressources de l’île. Le gagnant qui devenait l’homme-oiseau était le premier compétiteur à ramener un œuf de sterne noir du Motu Nui, île située au large du volcan Rano Kau. Ce lieu de culte est encore orné de superbes pétroglyphes.























Les Rapa Nui ont ensuite été décimés dans les siècles suivants par les maladies et l’esclavage (tiens, original ! …).
Un des autres mystères de l’île est l’existence d’une écriture (Rongo-Rongo) qui demeure à l’heure actuelle indéchiffrable.
Cette histoire fascinante nous a séduits. Nous avons parcouru cette petite île de 20 km de long en tous sens en scooter et en vélo. Du point culminant de l'île, le volcan Terevaka 511 m, le sentiment d'isolement est total, avec une vue sur le Pacifique à 360°... On a aussi pris le temps de regarder les énormes vagues du Pacifique, les tortues au bord du rivage et les couchers de soleil sur les Moais. Enfin, il fallait quand même préparer notre bronzage avant d’arriver à Tahiti…