samedi 14 août 2010

La loi de la jungle

En continuant vers le nord, nous avons atteint la région du Triangle d’Or aux confins des frontières birmanes, thaïlandaises et laotienne, le long du Mékong. Ce légendaire haut lieu du trafic d’opium, sur les routes des caravanes chinoises, est aujourd’hui supplanté par la production afghane.
Nous avons franchi la frontière thaïlandaise sur une pirogue. A Houai Xay nous avons regardé le soleil se coucher sur les berges du Mékong en dégustant une mémorable fondue laotienne.












L’objectif était ici d’aller ce perdre dans la jungle qui recouvre cette région escarpée du Nam Ha.
A Vieng Poukha, nous avons découvert les grottes calcaires qui percent les falaises camouflées dans la jungle. Un authentique guide du parti unique national nous a conduit à travers les galeries obscures à la faible lueur de nos frontales, non sans avoir pris la précaution de faire des offrandes à l’entrée … du plus bel effet !













Grâce à un projet soutenu par l’UNESCO il est possible d’explorer cette zone protégée avec des guides locaux à la rencontre des tribus dans les villages. Nous sommes donc partis dans la jungle pour 3 jours, d’abord dans la forêt épaisse puis à travers les rizières et les villages khamus. Les Khamus possèdent leur propre langue et sont animistes, vénérant en majorité les esprits de la forêt. Ils cultivent le riz dans les rares espaces plans et sur les pentes des collines. C’est très largement de l’agriculture de subsistance, rares sont les produits importés qui arrivent aux villages… si ce n’est les cartons de l’aide internationale … Les enfants sont scolarisés localement jusqu’en primaire.
Ce projet existe depuis moins de 2 ans dans cette région et, saison des pluies oblige, nous étions les premiers touristes à revenir depuis plus de 3 mois. La piste était donc souvent envahie par la jungle et nous avons avancé à coup de machette. Durant ces trois jours, nous avons parcouru ces montagnes couvertes de jungle d’où s’élèvent les nuages, dégusté avec les mains les spécialités de la jungle, servies sur des feuilles de bananes et accompagnées de riz gluant et dormi dans des cabanes de bambou et écouté la pluie. Nous avons aussi découvert qu’il existait pire que les moustiques : les sangsues !




































Dans les villages, nous avons joué avec les enfants (on ne pouvait pas faire autrement avec deux animateurs du centre de loisir !) et partagé une soirée avec une famille khamue toujours autour du riz gluant et arrosée d’alcool local.
















Nous sommes tous les quatre rentrés enchantés de ce trek dans la jungle, avec le sentiment d’être partis loin de l’agitation du monde.
Cette expérience nous a laissé l’image d’un tourisme raisonnable et responsable beaucoup plus réussi que l’immensité des tours organisés proposés ailleurs en Asie du Sud-Est.

3 commentaires:

  1. Ahaha! Enfin, je peux dire "j'ai les memes a la maison". Les rizieres, d'accord en pleine ville, mais ca a son charme aussi. La petite mamie qui pile le riz, j'ai presque la meme dans ma rue!

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